samedi 12 septembre 2020

Je ne suis plus enseignante d'équitation, un texte pour les amis et les curieux du pourquoi.

 Pourquoi j'arrête d'enseigner l'équitation : 

J'attendais chaque fois de nouvelles étapes de mon changement de plan professionnel pour officialiser la chose. Là, ayant déjà commencé ma formation en CAP Accompagnant Éducatif Petite Enfance, et même mon stage pratique en crèche, il me semble qu'il est carrément largement temps. 

Alors oui, j'arrête d'apprendre aux gens à monter à ch'val. Et j'essaie de vous faire part un peu des résumés de semaines de réflexions qui ont précédé cette décision. 

Comme chacun d'entre vous, je sais que l'on approche de la fin du monde, et cela me rend triste (super triste). 
Le WWF nous confirme aujourd'hui qu'en moins d’un demi siècle, les effectifs de plus de 20 000 populations de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons ont chuté des deux tiers !

Oui, je sais, comme ça, on dirait qu'il n'y a pas vraiment de rapport avec l'introduction de cet article.  

Mais j'avais trouvé un joli contrat en centre équestre pas trop loin de chez moi. Il y avait des histoires futiles mais qui prenaient des proportions de fou, chacun défendait son bout de gras, côté compétitif comme côté recherche d'exclusivité sur des chevaux de club. Il y avait quotidiennement des reproches qui fusaient, entre humains et aussi envers les chevaux. 

Bref, j'ai démissionné, incapable de modifier cet état de choses, ni de le supporter, incapable aussi de devoir apprendre aux élèves à "forcer" les chevaux, pour qu'ils aient leur quota de dada pendant leur heure de leçon. 

De là cette conclusion : 
La planète est en train de crever, et moi je suis là, 
à supporter des gens qui veulent juste être beaux. 

(C'est exagéré, ils ont bien d'autres besoins, mais c'était ma conclusion) (Et oui, je travaille aussi en tant qu'indépendante mais ça ne sauve pas tout). 

Je sais que les chevaux aident beaucoup les gens, que ce sont de supers médiateurs. 

J'ai essayé d'apprendre à communiquer avec eux de la façon la plus simple, claire et juste possible. Mais sur ce chemin là je ne suis toujours pas arrivée où je voulais. Alors je contemple les nouvelles formations (renforcement positif, je parle de toi) qui me permettraient de faire encore mieux, encore plus juste, encore plus doux etc. Mais ça m'amène surtout à penser qu'en fait, j'ai plus envie de demander quoi que ce soit aux chevaux, à part d'être des chevaux. 

Donc je vais me concentrer sur le fait d'améliorer si possible les problèmes d'environnement et de comportement que les chevaux développent parce qu'ils sont dans un milieu inadapté chez les humains, et je vais aider les humains à adapter au mieux leurs conditions de vie pour que tout se passe bien et que tout le monde soit en sécurité, souffre le moins possible. Je garde cette facette de mon métier, celle qui n'est pas assez recherchée. 

Et je me suis demandée "Ok, qu'est-ce que je fais d'autre, maintenant ?"

Depuis que j'ai des bébés, je me suis beaucoup interrogée et renseignée comme toutes les mamans. J'ai beaucoup lu, je suis passée des sciences équines aux sciences de l'enfance, en constatant évidemment qu'il y avait beaucoup de passerelles entres les deux, notamment pour les apprentissages et au niveau des connaissances qu'on peut avoir sur la nature (largement incomprise) des enfants. 

Autant partir directement sur l'humain : c'est une chose que je ne me sentais pas capable de faire, et notamment pour les petits enfants, parce qu'avant d'en "avoir", je considérais ces êtres étranges comme trop mystérieux et compliqués, fragiles et trop... plein de "trop" en fait. Trop complexes. Je ne savais pas où me situer par rapport à ça, à eux. Maintenant, ça va beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux.

Je veux aider. A défaut de pouvoir sauver le monde, parce que c'est ce que j'aimerais faire, d'une façon ou d'une autre... 

Faire ma part le mieux possible, maintenant, ça va être ça. Me servir de tout ce que j'ai appris en fouillant, cherchant, me renseignant et utiliser cette curiosité et volonté d'aider pour les humains. (En aidant les humains, j'aiderai les futurs chevaux de ces humains aussi.)

L'humain, on finit par trouver ça beau, de l'aider au travers de séances avec son cheval. Je me concentre finalement bien plus là dessus que sur le reste. Or, moi comme tous ceux que j'ai pu accompagner, nous serions tellement plus simplement bons et justes avec nos chevaux si la société développait une empathie, une réflexion basée sur l'échange, l'encouragement, le soutien, la réparation... 

On ne peut éviter toutes les blessures, on peut plus ou moins vivre avec. (Résilience, j'ai encore du boulot avec toi) 
Et c'est tellement dur et contre-nature d'avoir de la bienveillance pour son cheval, quand on n'a pas l'habitude de la vivre dans notre quotidien d'humain. De reconnaître le stress et les émotions d'un animal, quand on ne prend pas nos propres émotions en compte. 

Et la petite enfance précisément ? 

J'ai eu des bébés et c'est mignon, les bébés. Et il y a du travail. Je ne parle pas des jobs (même si également),  je parle du travail pour transmettre faire évoluer la vision des adultes en général envers les petits enfants. Ça ressemble pile poil à ce que j'aurai voulu faire efficacement pour les chevaux.

Parce que je découvre tous les jours des choses, et qu'il y a des choses qui vont dans mon sens instinctivement et d'après mes recherches, les pédagogies positives, le fait d'être hyper à l'écoute et compréhensif, le laisser se développer en expliquant, s'exprimant, le responsabilisant au lieu de chercher à l'adapter au monde d'adulte, et au lieu de chercher à l'éduquer efficacement et vite. 

Je souriais toute seule en me disant que si on arrivait à faire des enfances plus douces et compréhensives, (vaste projet) l'équitation changerait (très vaste projet).

Je vais passer du bon temps avec les enfants, leur faire passer du bon temps avec moi, en découvrir toujours plus sur leur développement et la façon de le favoriser, les accompagner. Parce qu'ils sont l'essentiel, et que je suis capable de le faire à présent. (Merci mes bébés)

Et surtout propager les découvertes, mais ça c'est ce que je galérais à faire pour les chevaux et qu'il faut que j’arrive à faire mieux maintenant. (vaste projet) 

Je continuerai donc à donner quelques rendez-vous ponctuels pour les chevaux, avec ceux que je suivais déjà, et des rendez-vous en tant que comportementaliste, mais l'enseignement de l'équitation en tant que tel c'est fini, clairement; 

Les chevaux, plus tard sous une autre forme peut-être. Ils restent avec moi, ils me composent, mais je les laisse libres de leurs mouvements. 

Je ne juge pas l'équitation, ni les équitants ou les professionnels, parce que je sais que vos chevaux vont bien, pour ceux que je connais ils sont heureux.  

Je ne renie pas le fait que l'équitation soit une bonne chose pur l'humain comme pour les chevaux quand ça préserve l’animal. Mais ça, c'est rare. Que ça le préserve. 

Beaucoup, beaucoup d'héritages, de traditions, de croyances, de dérives qui nuisent dans toutes les disciplines, et je ne participerais plus à ça.

La fin ne justifie pas qu'on passe outre l'état émotionnel et psychique, sans parler du physique... des chevaux. (Ou des cavaliers, pour penser à certains professionnels qui oublient de ne pas nuire); 

On ne se rend pas compte de l'état des chevaux globalement. Il y a des moyens maintenant pour apprendre à le considérer autrement. Pour le lire et voir qu'il y a beaucoup de moments ou clairement on n'est pas dans le plaisir partagé, mais dans la résignation, la crainte, l'ambivalence; On peut passer une vie à rechercher des choses à cheval, et quand on décide que c'est important pour nous de monter sur son dos il faut que lui soit apte à nous porter. Certains passent leur vie à faire en sorte que ce soit le cas... 

J'en suis arrivée au ressenti extrême que finalement, je n'ai pas (plus) besoin d'être portée par un cheval (ça fait déjà quelques années que je ne montes quasi plus, soit dit en passant). Même si certains sont contents de travailler avec vous et de se balader. Pour moi, ce n'est plus la peine. Et même à pied, leur apprendre toutes les choses anti-naturelles qui font qu'on arrive à faire ce qu'on veut avec eux, ben... C'est mignon. Pour nous. Mais ça leur sert à rien en fait. 

A part à préserver l'espèce équine qui disparaîtrait peut-être si on arrêtait l'équitation. Je ne pense pas qu'ils aient ce rôle sur terre, de nous accompagner et nous aider, qu'ils soient missionnés auprès de nous. Je pense qu'on les utilisent parfois gentiment, mais toujours pour nous. 

Je suis contente et enthousiaste quand je vois des gens qui font évoluer la relation aux chevaux et leur usage dans le bon sens, tels tous les saddle fitters, ergonomes équestres, essentiels. Tous les soigneurs d'équidés, qu'ils soient ostéo, shiatsu, masseurs, tout ce qui peut exister. Et tous les scientifiques qui vulgarisent la science équine. Ceux qui arrivent à diffuser les infos, prendre le temps de réfléchir puis ne plus vouloir cautionner la souffrance. Passer les informations et le faire bien. (Big up Clio) 

Merci merci merci. Continuez, merci beaucoup et tout mon soutien. 

On a les meilleures intentions du monde. Je l'ai pratiqué et enseigné : l'attrait du rapport avec les chevaux, tout l'attrait du sport équestre. Essayer de développer au maximum cette compétence et communication - communion - avec le cheval, parce que c'est passionnant. 

Tout ce qui maintenant me semble vain, j'en ai rêvé, c'est par ça que j'ai commencé. Mais j'ai bousillé beaucoup de choses. J'ai fait du mal à beaucoup de chevaux. 

La plupart ne s'en sont pas plaint, ne m'en ont pas tenu rigueur, parce que c'est leur vie, ils en ont eu d'autres avant et après moi et ils ont continué leur route. 

Je suis consciente maintenant que j'ai passé des années à faire du mal, ou à mal faire, ce qui revient au même malheureusement.

Maintenant que je sais mieux, j'ai essayé de faire mieux. Mais en faisant mieux, on se rend compte qu'on ne fait pas assez bien, en tout cas je ne fais pas assez bien. Et le temps que je passe à essayer de faire bien, il n'amène rien de plus pour moi ni pour les chevaux, maintenant. 

Je ne rêve plus du tout de faire faire des choses de folie aux chevaux, de prouver que j'ai un lien spécial et une connexion magique avec le cheval, parce que ça.. ça n'existe pas, en fait hein. La relation existe, mais tout ce qui sert à le prouver, c'est .. bidon

Si vous avez vraiment une bonne relation, et que c'est ce que vous cherchez, une relation saine, équilibrée avec votre cheval, vous n'avez pas besoin de le prouver en fait. 

Alors on veut se le prouver à soi, et quand on voit des choses magnifiques (a priori), entre humains et chevaux, et on se dit que si on n'a pas ça, on a pas de lien ou pas le lien qu'on voudrait avec son cheval. Qu'il nous fasse confiance, qu'il comprenne nos moindres gestes, nos pensées même. (Scoop : vous ne pourrez remplacer son instinct et son troupeau)

Mais pour prouver ça, nul besoin de faire des exercices. La seule chose c'est être en sécurité avec son cheval au quotidien. Le lien, c'est chacune de vos rencontres, et la qualité et l'amour que vous serez prêt à engager avec lui. 

En très grande majorité, les vidéos que je regarde maintenant et qui sont présentées comme sympas, ou belles, ou admirables, montrent des chevaux flippés, en souffrance, stressés, ou au moins avec des signaux d'inconforts et de pression subie, qu'ils arrivent à gérer à peu près, en tout cas sur le moment, mais en aucun cas ils ne sont heureux de démontrer cette folle complicité qu'ils ont avec leur humain; Eux n'ont rien à démontrer. Ils sont. 

Et c'est triste. Pour moi.

Ils aiment interagir, ça c'est sûr, ils nous le disent. Découvrir des choses, apprendre des choses, ils aiment être avec nous, mais c’est sans compter tous les moments où on les forcent, où cette fois là ils n'ont pas envie, ils sont fatigués, pas motivés... Pas assez disponibles à notre goût. 

Ils pensent à d'autres choses, - vous n'imaginez pas le nombre de chevaux qui nous disent ça : je parle de comm intuitive là  - le nombre de chevaux, jeunes, qui changeaient d'endroits, découvraient de nouveaux chevaux, avaient leur vie de troupeau en tête avant l'exercice et la sacro-sainte connexion. On leur en veut, on s'en veut, alors que ma foi... ce sont des chevaux. 

C'est juste NATUREL, qu'ils soient occupés à leur vie de chevaux.  

Alors continuez à faire. Au mieux avec ce que vous savez et êtes. 

Je me dis qu'on fait bien de la peine aux chevaux pour "pas grand chose". (Mais pour vous, c'est peut être la seule raison de vivre, je conçois). Mais je suis sur mon chemin, je n'ai Rien à juger, je n'ai pas vécu vos vies. 

Pour ma part, je présente mes excuses le plus profondément possible auprès de tous les chevaux que j'ai pu blesser ou blesser par procuration en enseignant. De quelque façon que ce soit. En étho comme en classique, en n'importe quoi. 

Et je sais qu'ils m'excusent, alors Merci. Je vous aime. 

vendredi 7 septembre 2018

[Lecture] Les chevaux nous parlent... si on les écoute ! - Hélène Roche

Ce livre est bien trop court. J'aurai pu continuer à en lire des pages et des pages ! Bon, nous nous contenterons des 149 passionnantes.

Présentation de l'éditeur

Kako d'Espagnac est un cheval trotteur français, compagnon de loisir d'une jeune femme. Si son profil est assez commun, son histoire l'est un peu moins. En effet, sa cavalière, Hélène Roche, est une éthologiste reconnue, spécialiste du comportement équin. Pendant quinze ans, elle l'a contemplé, observé, scruté, étudié et a engrangé une foule de détails sur sa personnalité, ses émotions, sa façon de les manifester, ses capacités cognitives, ses relations avec ses congénères, sa manière de se faire comprendre des humains ou des chevaux, etc. La récurrence de certaines situations ou, au contraire, le caractère inédit d un événement et les réactions de son cheval l'ont amenée à se questionner sur qui il est véritablement. Grâce à ses connaissances en éthologie, Hélène Roche a analysé chacune de ces anecdotes pour faire parler l histoire de Kako, sans occulter les zones d'incertitudes liées à l'interprétation humaine. Ce livre vous propose un récit à la frontière entre biographie animale et ouvrage scientifique sur le comportement du cheval, avec de nombreux liens vers les autres espèces.


Il s'agit d'observations, de temps, de vie commune, de questionnements (parfois non résolus !), d'une vision passionnée et rigoureuse. C'est beau ! 
Je vous donne à lire quelques extraits choisis (qui peuvent être longs... parce qu'ils sont intéressants et que je n'aime pas couper les choses intéressantes. Sachant que c'est ceux qui m'ont le plus attiré l’œil, mais il y a sans aucun doute bien d'autres passages qui vous parleront aussi dans les autres pages) (Autre parenthèse : c'est moi qui ai mis certaines phrases clefs en gras) : 
"Un article récent d'une équipe française propose même le cheval comme un modèle de la dépression. En effet, l'avancée technologique qui permet d'étudier le cerveau in vivo révèle des liens entre certains comportements, tels ceux rattachés à un phénomène appelé "résignation acquise" (ou apprise), et des états psychologiques de dépression humaine. Cet état plonge le sujet dans une incapacité à réagir à une situation aversive. Il est obtenu après exposition à des événements stressants sur lesquels l'homme ou l'animal n'a pas eu le contrôle. La science n'est pas seule à progresser. Grâce à l'observation de leurs patients, les praticiens emploient des techniques nouvelles pour combattre les traumatismes. L'une d'elle vise à faire envisager au patient une situation déjà vécue, sous un angle plus favorable. Les découvertes récentes en neurosciences explicitent son fonctionnement et de fait, encouragent ce type de prise en charge. Pour l'homme comme pour l'animal, la clé pour éviter qu'il ne subisse sans réagir, est de penser qu'à l'avenir il pourra contrôler la situation qu'il redoute. Le terme "résignation acquise" ne serait donc pas le plus approprié car la passivité est surmontable. Il pourrait être remplacé par "résignation par défaut"."

"Dans le management d'entreprise, un leader est une personne qui possède un certain charisme habilement mêlé d'autorité qui permet un travail d'équipe efficace et en confiance. Ce concept est depuis longtemps utilisé en éthologie pour décrire des comportements collectifs parmi différentes espèces animales, mais sous un autre sens que celui retenu dans le milieu de l'entreprise. Ainsi, un leader ne choisit pas forcément de l'être. Il s'agirait plutôt d'un consensus partagé par le groupe qui trouve que l'idée de bouger est bonne, et suivrait ainsi celui qui en a eu le premier l'initiative. Classiquement chez les équidés, les recherches ont porté sur les déplacements collectifs : qui initie le mouvement, qui mène le déplacement et comment s'y prend-il. Contrairement à ce que l'on a longtemps cru, il n'existe pas de rapport avec le rang hiérarchique. Autrement dit, en sciences, un leader n'est pas un chef auquel on obéit. Cependant, l'expérience semble compter car chez les chevaux, les jeunes ne sont jamais en tête lors de déplacements de groupe dans lesquels se trouvent des adultes. En revanche, dire qu'il existe une vieille jument leader dans un groupe est un mythe. Des études récentes sur des chevaux en conditions de vie naturelle mettent en avant que les chevaux adultes d'un groupe alternent les initiatives."

"Ainsi, le hennissement, celui qu'on imite facilement ou que l'on entend en guise de sonnerie de téléphone portable, "Hiiiii !", traduit une inquiétude liée à la séparation. Le cheval tente de garder contact avec des congénères, plus rarement avec l'humain. Vous l'entendez également souvent en rajout dans des bruitages de cinéma, dès lors qu'on vous montrera des chevaux, parfois même dans des documentaires, car apparemment personne ne trouve sexy leur mutisme."

"[…] son comportement colle tout à fait avec ce qui est documenté sur la hiérarchie de dominance chez les chevaux : on est dominant de manière relative, c'est-à-dire qu'on doit toujours dire "Kako est dominant sur Luciole" et non "Kako est dominant" tout court, sans faire référence à qui. […] Il n'y a pas de dominant absolu, seulement des individus qui n'ont pas rencontré le congénère qui leur aurait tenu tête."

"Les premières années, j'appliquais ce que j'avais appris à l'université : un mot, "Bien !" quand j'obtenais le comportement voulu, suivi dans le seconde, du bonbon, morceau de carotte ou de pomme. […] les différentes études réalisées sur différentes espèces (hormis les chevaux) montraient que l'emploi d'un signal (lumière, pastille de couleur, mot, bip...) avant la récompense était plus efficace et pouvait permettre de s'affranchir de l'aliment une fois le comportement acquis."

"Depuis ce jour, le code fonctionne, sans mot, et avec tout le monde. Deux explications sont possibles. La première est qu'au moment où je me suis positionnée face à lui ce jour où il a réussi, l'entraînement des minutes précédentes a porté ses fruits et qu'il s'agissait d'un aboutissement, alors que je pensais que des étapes supplémentaires seraient nécessaires. Une autre possibilité est ce que l'on appelle en sciences l'apprentissage "latent". La séance infructueuse avait fait son chemin dans sa tête et il avait compris mais n'avait pas eu l'occasion de me le faire savoir puisque je ne lui avais plus redemandé de croiser face à lui, pendant qu'il ne comprenait pas."

"Quand ça marche, tout le monde est content. Pourtant, la partie la plus déterminante pour qu'un enseignant progresse, est celle de la confrontation aux échecs. Je m'explique. Suivre pas pas une méthode est relativement simple. En revanche, savoir s'adapter à la situation et à la personnalité de chaque élève demande de la remise en question et de l'observation. C'est là où comprendre les théories scientifiques de l'apprentissage est d'un grand secours. La recherche de solution devient alors un jeu intellectuel très stimulant, alors qu'auparavant le ressenti était plutôt désagréable. A force, on apprend à gérer sa frustration et une progression ralentie ou une régression deviennent juste des "non-événements", comme si l'on s'était trompé de chemin et qu'il fallait en emprunter un autre. Le plus difficile est de faire abstraction de l'heure, de l'éventualité d'être en retard, du regard des autres, etc. On est vite encombré de toutes ces arrières-pensées. Il est possible en s'entraînant, et croyez-moi, les occasions de pratiquer ne manquent pas !"

"Il est par contre des cas où malgré un "remue-méninges" et x stratégies, les progrès ne sont pas au rendez-vous. Les personnes qui essaient de mettre en place de nouveaux apprentissages pour remplacer des comportements indésirables, le savent bien. Comme pour les humains, il est très difficile d'atténuer les réponses apprises dans le cadre d'un traumatisme. Et même si l'on croit avoir effacé le mauvais souvenir, il ne faut qu'une fraction de seconde pour voir le comportement (fuite, agression par exemple) resurgir. C'est ce que l'on appelle le recouvrement spontané, qui arrive lorsque le cheval (ou l’humain!) se retrouve dans un contexte qui lui évoque la situation stressante. Chez les chevaux, il existe certaines peurs que l'on pourrait qualifier d'ataviques, c'est-à-dire qu'elles semblent être présentes chez tous les chevaux et nécessitent un apprentissage pour les atténuer."

"Dans la stratégie que j'ai adoptée, on passe d'un événement à peine prévisible (en forêt, il est assez probable de déloger un chevreuil dans les fourrés) à un événement prédictible (on est certain que cela arrive grâce à un repère), car ma voix précède de quelques secondes l'événement effrayant et donc l'annonce. Des expériences qui, heureusement aujourd'hui, n'ont plus cours de la sorte, montrent que des rats préfèrent recevoir des chocs électriques signalés, même jusqu'à neuf fois plus longs ou deux à trois fois plus forts, plutôt que des chocs dont ils ne sont pas avertis. La situation était prévisible (un choc électrique allait arriver) mais malgré l'aversion forte que ce genre de traitement suscite, les rats marquent une préférence pour recevoir un traitement encore plus rude dès lors qu'il est signalé, même seulement quelques secondes auparavant, plutôt que de simplement savoir que cela se produira."

"L'emploi de la punition positive sur l'homme ou l'animal est fortement critiqué car il fait appel à un rapport de force basé sur la douleur ou la peur, l'un entraînant souvent l'autre. Y avoir recours présuppose aussi que celui ou celle qui l'exerce se sente en mesure de gagner... C'est l'aveu de l'impuissance face à un comportement indésirable de son élève, qu'il soit un animal ou un enfant. Il existe un risque à s'en servir, car si jamais la punition est exercée par une personne en colère, elle est alors employée de manière disproportionnée et mal à propos et dégrade la relation entre l'éducateur et l'élève. En revanche, c'est bien elle qui vient à l’œuvre dans le renforcement négatif.
Lorsque j'apprends à mon cheval à avancer quand il sent une traction de la longe sur son licol, je cesserai de tirer dès qu'il fera un mouvement en avant. Ainsi la fois suivante, le cheval répondra plus tôt à cette traction pour faire cesser l'inconfort et avancera à une plus légère pression. Augmenter la probabilité qu'un comportement se reproduise s'appelle "renforcer". Je renforce donc négativement le fait d'avancer (j'ai retiré la pression). Faire diminuer une réponse par une action désagréable s'appelle "punir". Dans cet exemple, mon cheval n'aura plus envie de rester immobile quand j'exercerai ma pression, car c'est désagréable. Je punis donc positivement l'immobilité (la pression s'applique pour décourager l'immobilité). Dans ce cas, la punition positive est comprise car il y a une solution autre que d'attendre que les coups cessent de pleuvoir. La punition intervient comme une manière d'aiguiller dans l'instant vers la bonne réponse.
Cela étant, les chevaux entre eux utilisent la punition, disons "sanction", par exemple en mordant un congénère qui les aurait bousculés par inadvertance. Pour autant, prendre ce que font les chevaux entre eux n'est guère un argument valable. En effet, leur laisser la possibilité de bâtir une mémoire basée sur la peur ou la douleur revient à hypothéquer notre relation. Dans la mesure où il est possible de faire différemment, on peut choisir de s'abstenir de transformer notre mécontentement en sanction. Quant à la punition négative, elle est plus rarement utilisée dans les situations d'entraînement. Elle intervient quand on travaille avec les récompenses, car tant que l'animal ne fait pas ce que l'on attend de lui, il n'obtient rien, or il sait que nous avons des récompenses qu'il convoite. Utiliser sa frustration comme motivation, si cette frustration est modérée, incite l'élève à proposer des solutions. Lorsqu'il trouve la réponse attendue, il obtient la récompense. Cela l'encourage à recommencer plus rapidement. On a donc renforcé ce comportement désiré, et punit les autres qu'il ne proposerai lus car ils n'ont pas été payants. Ces principes peuvent sembler froids et mécanistes, pourtant ils régissent nos relations humaines depuis la naissance Fort heureusement, cela ne nous dispense pas de mettre de l'empathie et des émotions dans les principes d'apprentissage, ce qui complexifie grandement les échanges entre un élève et son enseignant, homme ou animal."

"Peu importe, la sanction était clairement inappropriée. Cette mésaventure m'a montré que mon cheval était capable de porter un jugement, oui je dis bien jugement, sur mon attitude à son égard, car en l'occurrence, une réaction inadaptée de ma part avait provoqué une réaction semblable à de la colère chez lui."

"Les chiens et les chats rêvent de chasse, on le voit à leurs mouvements pendant leur sommeil paradoxal, comme cela a été étudié. Mais à quoi rêvent les chevaux ? Julien Lubrano Lavadera a tenté d'y répondre en enregistrant les vocalises de chevaux de Przewalski endormis. Après avoir passé cent quatre-vingt-dix heures sur le terrain, il a réussit à analyser sept vocalises. Toutes étaient des appels de contact, qui signifient une salutation amicale. Ce qui est surprenant est que certains individus ont émis des appels de contacts spécifiques à certaines situations qu'ils ne pouvaient pas avoir vécues eux-même : l'appel d'une jument vers son poulain pour une jument de 2 ans qui n'avait jamais pouliné, l'appel d'un étalon vers une jument pour des jeunes mâles de 2 ans qui ne se manifestent de la sorte que vers 4 ans, et, plus étrange encore, ce même appel émis par... une jument de 2 ans ! Est-ce que les chevaux reproduisent des scènes auxquelles ils ont assisté ? Est-ce qu'ils se mettent dans la peau de l'acteur ? Impossible de savoir mais ce travail original nous amène sur des pans inexplorés de la vie mentale des chevaux."

"Si l'on pouvait interroger directement l'animal, nous nous épargnerions bien des hésitations, des doutes et des tracas. La communication intuitive, animalière ou autre télépathie, prétend y parvenir. Son engouement est tel actuellement que je me dois de l'aborder même si ce sujet sort du registre scientifique à l'heure où j'écris ces lignes. J'ai justement vécu des expériences dans ce domaine avec Kako, je peux donc apporter mon témoignage. Pour couper court à tout débat qui consisterait à savoir s'il faut y croire ou pas, je vais être claire : personnellement, je ne nie pas l'existence d'un tel mode d'échange. Ce n'est pas parce que la science n'en a pas démontré l'existence qu'il s'agit forcément d'ésotérisme. Avant la découverte des ultrasons, on ignorait comment faisaient les cétacés pour communiquer sur des milliers de kilomètres, ou les chauves-souris pour chasser dans l'obscurité. Alors peut-être qu'un jour on saura expliquer l'inexplicable grâce à de nouveau outils de mesure. J'entends aussi que sans preuve, on refuse d'y croire. Mon propos n'est pas là. Je précise toutefois que je suis réservée sur cette pratique, car j'y vois des dérives possibles, notamment celle d'aller aux facilités de raisonnement sans chercher à réfléchir par soi-même. De ce fait, plutôt que de se former, se questionner, se remettre en question, de plus en plus de propriétaires d'animaux ont recours à des spécialistes de la communication animalière. Ainsi, ils vont demander si leur cheval souhaite venir dans telle pension ou s'il veut bien être acheté par une autre personne, ou ce qu'il aime faire. Or les réponses seront parfois déterminantes pour l'avenir du cheval si le cavalier suit à la lettre ce qu'on lui a transmis, faisant fi du bon sens, je dirais, animalier justement. Le foisonnement de ces télépathes est également inquiétant et les lectures données de ce que "dit" l'animal sont souvent d'une banalité déconcertante : mon cheval préfère être au pré que d'aller travailler, il trouve son propriétaire préoccupé, il a vécu un traumatisme, etc. Mon inquiétude se porte aussi du côté humain. Ces personnes qui se découvrent un don outrepassent parfois leurs compétences et se permettent de formuler des propos culpabilisants ou très personnels à l'égard des propriétaires. Sous prétexte de venir en aide à un animal, je trouve inacceptable de maltraiter une personne par des mots, quelques fois lourds de conséquences psychologiques. Vouloir aider la relation entre deux êtres consiste, à mon sens, à accompagner l'un et l'autre et à proposer des solutions plutôt qu'à faire état de constats sans issue. Je referme cette parenthèse."

"[…] ce n'est pas parce qu'un cheval exécute des exercices en liberté que la qualité de la relation avec son humain est bonne du point de vue de l'animal. […] L'emprise psychologique est tout aussi valable. Elle n'a encore jamais été étudiée chez le cheval, encore moins mise à jour. Jean-Claude Barrey, formateur en éthologie, l'a évoquée comme hypothèse dans le travail effectué en rond de longe quand on fait fuir le cheval et qu'ensuite il suit l'humain. Sans forcément abonder dans le sens des dommages cérébraux causés par cette technique ni parler de syndrome de Stockholm ce qui paraît abusif, il est possible de faire obtempérer un cheval sans que celui-ci n'ait une quelconque sympathie pour l'humain. Avec des conditionnements bien menés, on peut froidement parvenir à ses fins. […] Baser sa technique sur la peur et la fuite donne de très bons résultats, si seul le résultat est le but. Utiliser une technique similaire en dosant ses demandes à l'animal et en s'adaptant à ses réactions pour éviter la peur donnera un résultat similaire en apparence, mais le comportement de l'animal à l'égard de cet humain sera différent."

"Une idée fixe a émergé avec les approches des chuchoteurs, celle de "se faire respecter" du cheval. Je pense qu'elle est l'alter ego du concept de dominance qui sévit encore dans le milieu canin de nos jours et qui continue à alimenter des débats. Il s'agit de s'imposer à l'animal comme un supérieur hiérarchique comme cela se ferait dans son groupe social. A nous la préséance pour marcher devant et être obéi au doigt et à l’œil ! Or ce concept est rejeté par les scientifiques car il met sur le même plan des interactions au sein de l'espèce (intraspécifiques) et entre deux espèces, l'homme et le chien ou le cheval (interspécifiques), ce qui n'a aucun sens : le chien ou le cheval ne nous prend pas pour un congénère, pas plus que nous ne le prenons pour un humain. Par ailleurs, la relation de dominance permet au dominant d'une paire de congénères d'accéder prioritairement à une ressource que tous deux convoitent : nourriture, partenaire sexuel, abri... Avons-nous envie de la gamelle de notre chien ou du foin de notre cheval ? Non. De plus, évoquer les relations sociales intraspécifiques uniquement sous cet angle, c'est omettre toute la richesse et la complexité des affinités. Ainsi le partage de ressource devient possible même entre un dominant et un dominé ! J'ajoute que les animaux ne sont pas "livrés" avec les codes de leur propre espèce, ils ont besoin de plusieurs années pour être opérationnels et savoir comment se comporter en groupe. Alors avec une espèce différente, il en va de même, ils doivent apprendre ! Ce qui me chagrine encore davantage se rapporte à la sémantique. "Se faire respecter" et "dominer" évoquent une violence latente. En effet, entre eux, les animaux ont des comportements agressifs pour faire respecter leur rang, du moins au début. Cet aspect là est mis en avant par des professionnels pour encourager à être "aussi ferme que nécessaire". Certains l’interprètent comme l'usage de la force pour soumettre l'animal. Oui, il est nécessaire d'instaurer des règles de vie commune, avec un chien ou un cheval, mais par de l'apprentissage progressif, sans se prendre pour la "jument dominante" ou le "chef de meute"."

"En rencontrant des chevaux qui ne viennent pas vers les humains, qui même les fuient s'ils voient un licol, j'ai pris conscience de la volonté d'échanger avec l'humain pour Kako et inversement, de ne rien laisser paraître chez ces chevaux distants. […] En leur montrant que l'humain fait des choses plaisantes pour eux, ils finissent par changer d'attitude et cherchent à interagir, même des chevaux de plus de 20 ans. […] J'en reviens à l'importance de la prédictibilité (ils trouvent de la clarté chez certaines personnes qui pouvait faire défaut à d'autres et cela les rassure) et l'équilibre entre les événements agréables et désagréables : pour ces chevaux, encore plus que pour les autres, il faut les "payer" souvent, et proportionnellement avoir très peu d'événements aversifs."

"David Lichman, un homme de cheval américain, jovial et talentueux, utilise cette idée d'engranger des économies quand on fréquente un cheval. Un jour ou l'autre, on aura besoin de lui demander des choses, pas toujours agréables, qui seront alors débitées de notre compte. Si ce compte est mal approvisionné, on recevra peu..."

"Face aux problèmes de peur de son noiraud, il a revu à la baisse ses prétentions équestres afin de mieux s'adapter à son profil. […] Il souligne que le renoncement est une question fondamentale de l'équitation. Je partage ce point de vue et j'ai repensé aux différentes choses que je pensais faire avec Kako et que j'ai choisi de ne pas poursuivre ou d'entreprendre. […] Il n'est pas facile de se détourner de son objectif, on peut le vivre comme un échec. Mais passé ce moment, je crois plus juste et plus noble de parler de "s'adapter" à l'animal que l'on rencontre, à qui il est, comme une manière de le respecter pour aller plus loin ensemble, sur des chemins auxquels on ne songeait pas forcément auparavant."

Voilà, ça vous donne une idée de la qualité de cet ouvrage. Je vous encourage vivement à le dévorer à votre tour.

vendredi 10 août 2018

Quelques semaines après la naissance de bébé

Participation par commentaire au premier article que j'ajoute : 


> Quand pendant la grossesse tu dis : Moi je bosserai jusqu'à la fin du 8ème mois et je reprendrai quand il aura 2 mois... Mdr !!! 
A 3 semaines de grossesse je voulais déjà arrêter, quand bébé avait 5 mois je trouvais ça horrible de le laisser pour aller travailler et là il va avoir 1 an... et je galère encore à reprendre le boulot. 

> Quand tout le monde te parle du miracle tant attendu... "En rentrant de la mater il dormait dans son lit et toute la nuit" grrr 
Ou "tu lui mets des céréales le soir et il dormira toute la nuit" re grrrr
Ou "dès qu'il va marcher il va faire ses nuits"... oui ben non, le mien il est comme tous les autres, UNIQUE et donc différent. Alors fichez-moi la paix avec vos miracles. 

> Enceinte je pensais : "Je vais essayer d'allaiter jusqu'à 6 mois" 
Puis bébé Jour 1 de vie, je pensais : "Quoi ??? Il va être accroché à mon sein comme ça H24 jusqu'à 3 ans ? Au secours !" 
Et puis à 11 mois et demi un quart, ben... j'allaite encore... et je ne suis pas pressée d'arrêter. 

> Et c'est trop bon quand bébé dort et qu'on en profite pour ... parler de lui, regarder des photos encore et encore.

_________________________


Et voici quelques nouveaux faits, bébé ayant plusieurs semaines à présent (2 mois et 10j) : 


> On a lu et entendu que "pas de panique, vous allez reconnaître facilement les différents cris de votre bébé, c'est instinctif et vous saurez quoi faire alors." AH AH AH. 

> On commence à discuter avec bébé qui babille, et il semble participer vraiment, surtout quand on utilise un ton interrogatif, et qu'il fait quasi chaque fois une réponse vocale ou de la tête. 

> Bébé adore de plus en plus les mobiles, même on dirait qu'il les adore plus que ses propres parents... "Je suis sûre que ses premiers mots, c'est aux mobiles qu'elle va les adresser !"

> Arrivent les vrais sourires volontaires et qui se répètent :) :) :) :) 

> Du coup, moi qui ne souris pas systématiquement, je me force à sourire beaucoup plus pour avoir un futur enfant joyeux et souriant. 

> De même pour le blabla, ... je dois m'armer de volonté pour trouver des choses à lui raconter (mais ça vient bien, en général. Dans le genre inutiles et répétitives mais ça compte)

> Quand bébé se calme justement en entendant notre voix : "Alors chapitre 2 de la météo... Je comprends comment les auteurs on écrit des livres pour enfants !" 

> Quand il y a visite des grands-mères, et que bébé se met à pleurer dans son transat... "Carambolage de grands-mères !" pour aller le sauver des pleurs. 

> Internet dit et fait des montages pour expliquer que bébé ne voit pas bien, flou, sans couleurs précises, etc... Franchement, bébé semble indiquer tout le contraire. 

> On est en retard tellement sur les réponses et remerciements aux cadeaux et voeux envoyés pour bébé... Qu'on ose même plus commencer. 

> Dès que la tétée commence, je suis prise d'un énorme sentiment de soif, même si je viens de boire 1L d'eau par précaution.

> Je suis toujours inquiète de ne pas avoir assez de lait pour bébé, qu'un jour d'un coup d'un seul on se retrouve avec un bébé totalement affamé.

> Le tire-lait, instrument anti-sexy par excellence. 

> En plus si je tire mon lait, et qu'alors bébé à re soif plein, et qu'il n'y a plus assez dans les seins ? Trop risqué. 

> Je suis récemment admirative de toutes les mères célibataires, et encore plus si elles ont des jumeaux. Truc de fou. 

> On s'alarme quand même de moins en moins pour les cris. 

> J'accroche des mobiles partout, surtout au plafond (on découvre des moyens de fixation faciles au plafond, dingue !) 

> Quand j'entends le bébé crier la nuit, mais que dans mon rêve il y a 3 autres personnes qui sont là pour s'en occuper alors je réagis fort tardivement. 

> Les coliques, c'est relou. Alors on vide les stocks de Calmosine de la pharmacie. "Encore 2 flacons s'il vous plait" 
> Tu expliques à ta maman que tu donnes de la Calmosine au bébé sans expliquer ce que c'est et qu'elle croit qu'on dope le bébé pour le maintenir calme... (La Calmosine c'est un traitement naturel pour faciliter la digestion. ) 

> Finalement, bébé a des sucettes. On adhère pas des masses, mais Eloïse, si. 

> On n'est pas toujours synchro avec chéri ou la famille présente sur les solutions aux cris du bébé : "La mettre au sein ? Mais je viens de la nourrir il y a 2 minutes !" "Elle peut peut-être rester 5 minutes à crier sans être distraite par la sucette et avoir le droit d'exprimer quelque chose ?" 
Dans tous les cas, on se retrouve à tout tester et à s'agacer que l'avis opposé ai eu juste ou pas. 

> Je ne suis pas non plus toujours patiente ni aimable quand je réponds à chéri... Surtout à 4h32 du matin. 


> Des fois je pose bébé les yeux encore ouverts dans son lit, et elle s'endort ! C'est beau. 

> Des fois je pose bébé profondément endormie dans son lit, et elle se réveille en criant. Dommage. 




> C'est la canicule alors on n'habille plus bébé du tout. Mais on a hâte de le faire pour tester toutes les tenues mignonnes ! "C'est trooooop chou ça !!! Bon c'est un peu chaud... Mais trop chouuuu !!! Mais un peu trop chaud." 

> Nous avons reçu des chaussons d'Estonie, une robe du Sénégal, des tenues du Costa Rica... La planète Terre est notre maison !! MERCI ! 

> Premiers vaccins faits en douceur... Mais ça rougit et gonfle ensuite, et bébé souffre pendant 2 jours... Bon, ça passe. Et c'est fait. 

> On profite encore que bébé ne sache pas se retourner ni se carapater, c'est pour l'instant plus simple pour le change notamment. 

> Quand Eloïse était à la maternité, elle avait les mimiques "sourires" pendant le sommeil, et aussi la mimique "étonnement" qu'on adorait. Elle ne fait plus la mimique "étonnement", alors j'essaie de lui apprendre quand elle est éveillée. 

> Pendant les séances "Actor-studio" : Qu'est-ce qu'on fait ?? On... SOURIT !!! Et qu'est-ce qu'on fait maintenant ? OH, ON EST ETONNEE !!, et là... "ON EST EN COLERE ! Heu non, on ne va pas trop répéter cette tête là." 

> On s'habitue très bien à être une Famille. :) 

> Dans la nuit parfois, pendant des minutes de calme profond : "Hé, c'est comme si je n'avais pas de bébé ! Ouah... C'est marrant." 



> 1ère fois que bébé part en balade avec ma maman toutes seules toutes les deux hors de la maison. ... ... ... ça paraît long. 

> Les heures dans le bain, pour Moi ! LUXE total ! J'entends bébé crier en bas, mais je décide que ses gardiens vont gérer la crise comme des chefs)

> Le cercle vicieux avec les coliques : Eloïse mange, crie parce qu'elle a mal au ventre, se fatigue à crier et se tortiller, évacue enfin... Et a de nouveau faim de tous ces efforts. Alors elle mange, crie parce qu'elle a mal au ventre... etc. 
Vivement la fin de la période coliques. 

> L'impression persistante que ce qu'on fait maintenant avec le bébé, on le fera pour toute la vie. Alors que pas du tout ! "Hé, tu sais qu'un jour tu n'auras plus de couches ? C'est trop fou non ??" 

> Je regarde les fillettes, en songeant que bébé va devenir aussi grand que ça : mais je regarde les petites petites, hein, il faut réaliser Progressivement ! 

> L'obligation de prévoir le double de temps de préparation quand on veut aller quelque part... 

> Il y a eu une crise de cris / pleurs / terreur inexpliquée qui m'a mis en larme une fois, (bébé n'en peut plus de ma tête !! ça y est, j'ai plus de lait !! Son ventre explose de l'intérieur !!) Et tout ça parce qu'elle était affolée par : Son premier Rot. 

> Quand on veut bercer bébé dans la nacelle, mais que le chat y est installé. Bon, tant pis pour le bébé, la règle de ne pas déranger le chat super bien installé s'applique toujours. 

> Quand bébé réceptionne la sucette qui tombe de sa bouche avec son pied. Woooooo !!! Belle action !! Et quand elle la retire elle-même de sa bouche avec la main, mais tout à fait involontairement : "Oh, ce n'était pas voulu... Tu es décevante." 

> Le changement de couches est de plus en plus rapide, on guette le moment où bébé aidera de lui même en baissant les jambes au bon moment, mais en ne baissant plus les bras au mauvais moment... 

> C'est déjà le rangement de la tonne de vêtements de naissance... et même de 1 mois. 

> Je prévois un livre pour avancer pendant que bébé dort bien calé sur moi... Sauf que bébé ne dort pas du tout finalement. Tant pis. La fois suivante, je cale bébé sur moi mais elle est à fond la forme, ou du moins le semblait. Elle s'endort profondément et longtemps : mais je ne peux pas bouger pour aller chercher le livre. 
Pourtant je le vois ! A quelques pas ! Mais non. 

> On joue aux ninjas, comme quand on était petits. Mais là il y a un vrai enjeu !! Ne pas réveiller bébé.

> Eloïse vient de faire caca, après une lutte de son système digestif... Et elle s'endort en même temps. Dilemne. Bon, on la changera au prochain réveil, hein ? 

> On ne veut pas être "FIER" bêtement de son enfant, mais quand l'ostéo dit : "Vous assistez à un moment rare, pouvoir manipuler un bébé calmement pendant longtemps comme ça !" Ben ça fait plaisir.

samedi 7 juillet 2018

Peu après la naissance de bébé

Je constate que : 

> Hé, mais en fait il y a une logique à ces petites choses ! (Sans rire, j'étais persuadée que non.) 

> Avoir un bébé c'est comme avoir un calendrier de l'avant, sauf qu'on commence à ouvrir les cases après le jour J, que les surprises ne sont pas toutes bonnes et qu'il y en a plus d'une par jour; 

> On est en vigilance constante, mais quand ce n'est pas utile : le bébé dort profondément... Oui mais est-ce que j'en suis sûre ? Et pour combien de temps ? Et est-ce qu'elle n'a pas trop chaud, trop froid, trop tiède ? 

> Résultat de la vigilance constante : ça fatigue vite et bien... 

> Si je pouvais avoir la même relation avec mon bébé qu'avec mon chat, ce serait l'idéal. 



> C'est tellement cool de contempler bébé et toutes ses mimiques !! 

> Le bébé grandit, grossit, et forcit de jour en jour : Super, j'ai moins peur de la casser à chaque mouvement *__* 

> On débat de tout et de n'importe quoi : sucette ou pas ? Quand est-ce que les sourires signifient quelque chose ? [Là on a décidé que lorsqu'ils nous étaient destinés c'était évidemment volontaire et signifiant ! Evidemment ;) ] Les bébés rêvent-ils ? Et de quoi ? Finalement, après la consultation de 15 sites et forums : "J'sais pas." 

> Je suis d'accord pour "ne jamais réveiller un enfant qui dort" ; jusqu'à ce qu'on nous dise "il ne faut pas la laisser dormir plus de 4h de suite quand même !" Ah bon (premiers jours pour l'allaitement)

> On rencontre un photographe "pro" à la clinique : il a un comportement froid et agaçant, on sait déjà qu'on ne lui achètera pas de photos. Quand en plus il envoie à la maison ses photos-pub qui sont bien moches, on en est sûr. 

> Quand on se réveille le matin et que bébé dort encore... C'est beau ! 

> Il arrive même qu'elle fasse plus facilement la grasse matinée que toi. (On approuve ce comportement)

> Ou bien je me réveille avec un sein à l'air et bébé à côté de moi, la tête calée sur un bras : mon dernier souvenir remonte à quand je l'ai fait passer de son lit au mien pour une tétée de nuit... 

> Lorsque bébé crie, alors qu'elle est rassasiée (l'est-elle ? Ou je n'ai plus de lait ? Ou mon lait ne lui va plus ?), propre, posée confortablement dans les bras... Ok je retire ce que j'ai dit sur la logique existante de ces petites choses. 

> J'admire les cils de bébé qui poussent chaque jour un peu plus, se recourbent joliment... 

> J'espère toujours qu'un geste que je dois répéter une cinquantaine de fois par jour s'améliore, mais, non : Prendre le bébé et le soulever. En même temps elle change de taille et de poids, la fourbe ! Mais quand même, je me sens vraiment maladroite quasi 50 fois par jour. 

> Les choses répétitives sont plutôt quelque chose que j'évite, d'habitude. Par exemple, je ris chaque fois qu'on me demande de m'appliquer une crème rien que 2 fois par jour. "2 fois par jour ! Ah ah ah ! Qui fait ça ?" Et donc, 50 fois soulever bébé, 10 fois le nourrir, autant de fois le changer, jour après jour... Yeah ! 

> Même effet que le chat-trop-mignon-posé-sur-moi : On reste facilement bloqué plusieurs minutes-heures parce que oh-mais-je-ne-vais-pas-bouger-maintenant-bébé-est-si-bien-et-si-mignon-sur-moi ! 
(Et qu'en plus, contrairement au chat il y a des risque qu'il crie) 

> Lorsque la tétée dure vachement plus longtemps que prévu, qu'on a soif, faim, envie de lire, qu'on s'endort. 

> Bébé qui adore mettre sa tête bien en arrière, on se dit d'abord que c'est parce qu'elle ne tient pas et on tente de lui redonner un alignement cohérent, mais non, en fait elle préfère vraiment avoir la tête bien en arrière... Finalement le pédiatre a dit qu'elle avait le droit. 

> A chaque nouveau son / geste / comportement / signe physique nouveau, aller vérifier sur internet si c'est normal, si c'est bon signe, si ça dure longtemps... 

> Bien sûr, tout le monde dit que bébé est belle-trop-mignonne, et nous savons que c'est une convention sociale, mais nous sommes bien d'accord quand même. 

> Le calvaire pour prévoir l'avenir, horaires et dates précises depuis avant la naissance, déjà... Alors que d'habitude, ne rien prévoir, j'aime beaucoup. 
Inscription à la crèche quand bébé est encore minuscule :
"- Quels jours vous voulez la laisser ?
- ... Je ne sais pas. 
- A quelles heures ? 
- ... Je ne sais pas, ça dépend... 
- Vous devez noter les jours d'absence des 6 prochains mois. 
- ... AU SECOURS." 

> De toute façon, je vais me reconvertir professionnellement : Je serai assistante maternelle en crèche, puis en maternelle, puis prof de primaire, etc... Comme ça je serai toujours avec bébé et ne raterai rien !! Muahahaha ! 

> On retrouve des os de son corps qui avaient disparu pendant la grossesse : "Hé mon chéri, t'as vu ?? J'ai un os à la cheville !!! 
- Heu, comme tout le monde non ?
- Non !!! Moi je n'en avais plus !!" #Pieds-gonflés-à-mort

> J'ai tellement flanqué tous les trucs étranges qui m'arrivaient sur le compte de la grossesse, en les supportant stoïquement dans l'idée qu'ils disparaîtraient tous seuls, que maintenant qu'elle est terminée et qu'il reste des étrangetés : "Tiens ? Bon, il faudra peut-être que je m'occupe de ça alors". 

> Lorsque bébé pédale allègrement en signe d'impatience, de mécontentement ou juste pour faire de la gymnastique : "Heu bébé ? A-t-on évoqué l'idée de ne pas trop mettre de coups de pieds dans la cicatrice de la césarienne de maman ?" 

> Il y a des gestes / sons / comportements qui apaisent très bien bébé une fois, on se dit "ouf, cool j'ai trouvé un bon truc !" Et puis cela ne fonctionne plus du tout les fois d'après. "Dommage..." 

> Je me rends compte de temps en temps que je fais consciencieusement l'inverse de ce que l'on m'a enseigné pendant les ateliers de préparation. Oups. Mais ça marche quand même, alors tout va bien. 

> Surtout au début, je recevais n'importe quelle critique, même bienveillante et constructive comme un certificat de mauvaise maman. 

> Les moments où on essaie de se mettre à la place de bébé, mais sans savoir exactement ce qu'il voit / entends / ressent / comprend... 

> Je testes quand je peux les soins que j'administre à bébé, l'un des pires : nettoyer le nez au sérum physiologique... "Non mais elle ne peut pas se moucher vraiment après, c'est horrible !"

> "Bébé ? Il faudrait que j'aille aux toilettes, et manger, puis faire une lessive et si miracle prendre une douche. Je peux te poser un moment vu que tu sommeilles ? ... Non ? Ah, tu ne sommeilles plus, d'accord."

> Une pensée qui m'a turlupiné pendant un moment : Tous les poneys et chevaux dont j'ai eu à m'occuper et qui se sont blessés, ont été malades, etc. Et je me dis qu'il n'y a pas de raison qu'il n'arrive rien de grave à mon enfant. Angoissant. 

> Moi qui pense être assez patiente, je me retrouve très très, très vite sans patience (car triste et démunie) devant des cris de bébé incompris en continu... 

> J'ai trouvé facilement sur le net comment habiller bébé pour dormir, puis passer une matinée à chercher comment l'habiller la journée, sans succès (en fait, comme il dort aussi le jour... c'est pareil)


> S'habituer à ce que les visites ne soient plus pour nous mais pour le bébé.

> Observer les grands-parents qui s'extasient de tout, même des pets de bébé. 

> Je retiens pleins de "Attention !", "Pas comme ça !" "elle préférerai autrement..." en sachant que tout va bien et qu'on ne ferait pas mieux. 

> Quand j'étais encore plus jeune, je ne souhaitais jamais avoir de responsabilités, j'aimais bien que personne ne dépende de moi, j'évitais de faire en sorte que quoi que ce soit repose uniquement sur moi. Bon, avoir bébé, c'est l'antithèse totale. Heureusement j'ai évolué dans ces domaines avant qu'elle n'arrive. 

> Je ne veux pas vivre par procuration, ni imposer mes goûts et couleurs à bébé-quand-elle-aura-grandit, mais quand même, vous imaginez si elle n'aime pas lire ?! Et qu'elle décide d'anéantir tous les animaux au lieu de les aimer ? ... Pas de pression. 




Si vous voulez rajouter des pensées en commentaire je les rajouterai (si elles me parlent ;)  )

mardi 13 septembre 2016

L'équitation sans cheval "En tant que cheval, je ne me sentais pas convaincue par ta demande"

A l'occasion des stages d'éthologie organisés par Anne-Sophie Grosset à Sciez cet été, nous avons proposé des moments de pratique à pied comme avec des chevaux, mais sans chevaux. 

Il s'agit d'apprivoiser de nouveaux outils, (stick, longes, exercices...), de se familiariser avec l'idée d'être "dans une énergie" plus ou moins grande, de savoir quoi faire de ses mains sans s'emmêler les pieds, de découvrir et affiner un timing à chaque demande. Tout cela peut se faire avec un cheval maître d'école, ou avec un cheval qui apprend en même temps que vous... 
Mais vous pouvez peut-être les préserver en vous passant d'eux ? 


"Mon cheval est extrêmement poli : il a attendu, pour faire tout ce qu'il savait déjà faire, que je sois capable de le lui demander." 
[John Lyons]

Matériel nécessaire : 3 humains. (Et licol, longe, stick, cônes... Selon exercice)

Pourquoi 3 ?
Le piéton éthologue, l'avant-main du cheval, et l'arrière-main du cheval. 

Le fait de se mettre à deux humains pour jouer un cheval permet d'avoir une meilleure idée de la longueur de l'animal, et des zones qu'on souhaite mobiliser. 
Et puis ça fait deux ressentis pour le prix d'un sur les actions de l'humain-éthologue. Parfois l'avant-main n'étais pas trop motivée à se mettre face à l'éthologue, mais l'arrière-main visée par le stick beaucoup plus ! 

Justement, parlant de ressenti, c'est ça qui est vraiment intéressant dans ce travail. En tant qu'humain, cela ne change finalement pas grand chose, on essaie avec la même bonne volonté et on observe le résultat en face que ce soit sur le cheval-cheval ou sur le cheval-humain. 
Mais le cheval-humain qui prend la place de l'équidé comprends tout à coup pas mal de choses "en tant que cheval" : 

> Cette envie de bouger et de devancer des demandes au lieu d'attendre quand le cavalier ne pense pas à se mettre "OFF" quand il ne veut rien. (100.000 volts tout le temps)

> Cette envie de ne pas bouger quand les demandes mêmes claires sont faites sans intention et sans énergie. Cavalier qui ne s'est pas mis "ON" 

> Les hésitations dues au manque de clarté du cavalier, ou à son manque d'assurance

> Les envies de tester un peu ces "barrières" que le cavalier met en place mais ne solidifie pas toujours. 

> Le stress qui peut monter rapidement si on associe l'incompréhension de la demande et un cavalier pressé d'obtenir la réponse qui ajoute beaucoup de pression rapidement (mais QUELLE réponse ? Pas le temps de réfléchir, il faut d'abord fuir la pression !)

> L'agacement - injustice ressentie quand une demande est faite sans préparation et avec une action trop forte d'entrée de jeu. Le cavalier ne nous laisse pas la chance de nous préparer mentalement ni physiquement pour faire quoi que soit. 

> L'envie de suivre les invitations fluides et polies et claires (tout un programme, oui)
"Ah oui, là ça donne envie !"

Vous pouvez le cheval "gentil" ou le "clown" ou le "glue". Cela permet de travailler beaucoup de variantes pour le même exercice ! Et de se retrouver moins démuni quand le vrai cheval propose des choses imprévues. 

Un autre argument massue pour cet exercice : C'est FUN. (Le fun c'est la vie)
On a vraiment beaucoup beaucoup rigolé lors des différentes cessions.
"En tant que cheval, je ne suis pas convaincu par ta demande." 
"En tant que cul, j'avais plutôt envie de me barrer à l'extérieur !"




- Vous êtes sans cesse en train de communiquer avec le cheval, de lui apprendre des choses. Sans cesse, c'est à dire même quand vous n'êtes pas concentré sur lui, quand vous êtes dans un mauvais jour, quand vous voulez tester cet exercice vu sur internet mais que votre cerveau est loin d'avoir intégré les manipulations nécessaires, quand vous venez juste lui faire un câlin au pré. 

- La façon dont vous interagissez ensemble vous laisse des impressions "il était royal aujourd'hui !", et à lui aussi "Elle est plus simple à comprendre que d'habitude !" Il vaut mieux que ces impressions soient positives, elles ont plus de chances de l'être si vous vous entraînez entre humains avant ! 



- Pour ce qui est des manipulations de matériel, vous pouvez également le faire sans le secours de cobayes (on n'a pas toujours deux autres humains dans la poche) : Personnellement j'ai bien répété mon geste de "switcher" la longe tellington pour passer de la position du dingo à celle de l'éléphant élégant : Avec une chaise. 
Il me fallait juste répéter et répéter ce geste là, pas forcément une réaction en face (Tant mieux, parce que la chaise était très stoïque). 

Bien sûr il y a plein d'autres activités sans cheval qui aident à l'équitation, travail sur la posture, sur l'équilibre, sur les énergies... Et qui ne nécessitent pas de cheval-humain. L'équipe de voltige française championne du monde cette année passe des heures en cours de danse classique, de cirque, d'endurance...

Tout ceci fera de vous un humain de cheval plus averti, expérimenté, disponible, et les chevaux apprécieront !
Bien sûr qu'ils peuvent pardonner nos erreurs, et que c'est une motivation particulière de s'améliorer ensemble, mais c'est tout de même vous qui souhaitez pratiquer l'équitation, alors c'est votre responsabilité de l'aider à trouver ça intéressant voire sympathique. (Avis perso ;) )